Située à 930 mètres d'altitude, à la jonction du Forez, de l'Auvergne et du Bourbonnais, le château des "Cornes d'Urfé", forteresse érigée entre les XIIe et XIVe siècles sur les marches occidentales du Comté de Forez à Champoly (Loire), fut la première résidence attestée de la famille des Raybe d' Urfé, un des plus anciens lignages nobles du Forez.
Au XIIIe siècle, la fin des hostilités entre Beaujeu et Forez enlève au site investi par les Raybe l'intérêt stratégique qui avait présidé à l'installation de la forteresse. De plus, celle-ci était des moins confortables et la vie notamment l'hiver y était relativement difficile.
Jusqu'au milieu du XIVe siècle, les sources ne permettent pas de suivre l'évolution des Raybe d' Urfé, seigneurs montagnards sans fortune véritable. Ce qui est sûr en revanche, c'est que la famille délaisse la vieille demeure féodale de Champoly pour venir s'installer dans la plaine où les conditions de vie y sont nettement plus agréables.
Le château montagnard des Urfé fut entretenu par la famille, désormais installée à "La Bastie", jusqu'au XVIIe siècle : Anne d'Urfé (1555-1621) fut ainsi le dernier représentant de la famille à y avoir séjourné. Cependant, au XVIIIe siècle, la déchéance des Urfé entraîna la ruine rapide du Château. Acquis en 1764 ainsi que l'ensemble des biens immobiliers de la famille par le marquis de Simiane, le château devint ensuite la propriété de la famille de Meaux (1781) qui le possède encore à l'heure actuelle. Convertie en carrière pendant la première moitié du XIXe siècle, la résidence originelle de la famille d'Urfé devint dès lors le Château des "Cornes d'Urfé" en raison principalement de la silhouette particulière de ses vestiges...
Pillée à la Révolution, il subsiste de la forteresse féodale un donjon de 18 mètres de hauteur, bien conservé, dont l'escalier intérieur permet d'accéder au sommet d'où l'on découvre un vaste panorama. Trois autres tours et les courtines sont en cours de restauration. Depuis 1979, l'association pour la Renaissance d'Urfé, membre de l'union R.E.M.P.A.R.T (Réhabilitation et Entretien des Monuments du Patrimoine Historique), effectue des fouilles archéologiques et des travaux pour lesquels elle a obtenu plusieurs prix aux concours organisés par les Monuments Historiques ainsi qu'à "Chef-d'oeuvre en péril". Son objectif est la rénovation et la mise en valeur touristique et culturelle du site inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.